La police et les douanes judiciaires mènent depuis mardi matin des perquisitions dans sept animaleries situés quai de la Mégisserie, près de Châtelet (1er arrondissement). Ces magasins sont visés par une enquête mettant en cause les conditions de vente, de détention et de commercialisation des animaux. Quatre personnes ont été placées en garde à vue.
Les conditions de vente et de détention des animaux de plusieurs animaleries du centre de Paris sont pointées du doigt.
Les animaleries du centre de Paris seront-elles condamnées à fermer ? C'est sans doute le sort qui sera réservé à plusieurs d'entre elles si l'enquête menée par le Groupe d'Intervention Régional (GIR) et le Service national de douane judiciaire (SNDJ) d'Ivry visant les conditions de vente, de détention, et de commercialisation des animaux porte ses fruits. Ainsi, selon une information France Info ce mardi, des perquisitions menées à l'initiative des services de police et des douanes judiciaires ont eu lieu ce mardi dans plusieurs animaleries du quai de la Mégisserie (1er). Selon nos informations, quatre personnes ont été placées en garde à vue : Jean-Pierre Lieuvin, le propriétaire des plusieurs animaleries ("L'oisellerie du Châtelet", "La Perruche Bleue", "Le Paradis des Oiseaux" et "L'Aqualumineux" notamment), le cogérant et deux vétérinaires. La SPA au secours des chiots et chatons Une source proche du dossier indiquait que, depuis deux ans, le commissariat du 1er arrondissement avait reçu plusieurs plaintes visant ces magasins pour maltraitance d'animaux. "Il y a eu des centaines de plaintes et pas depuis deux ans mais depuis des années, a affirmé Julien Soubiron, responsable adjoint de la cellule anti-trafic de la SPA joint par metronews. Des clients achetaient sans le savoir des animaux malades et ne savaient pas quoi faire pour les soigner. Beaucoup sont morts peu de temps après la vente. Dans ces animaleries, des actes vétérinaires étaient réalisés par des salariés sans diplôme, et encore, quand ils étaient faits. Ici, le seul but était de faire de l'argent". Selon la SPA, les animaux venaient pour beaucoup de Hongrie, de Belgique mais aussi de République tchèque. "Ils étaient achetés à petits prix et souvent bien trop jeunes et revendus jusqu'à dix fois plus cher. Les chiots les plus mignons, les plus craquants, que tout le monde avait envie d'acquérir étaient ensuite placés dans les vitrines pour appâter le chaland" a déploré Julien Soubiron. "Ces sept magasins étaient pointés du doigt depuis des années indiquait la SPA ce mardi. Les animaux n'y ont jamais vécu décemment il est temps que l'on s'en occupe comme il se doit". Plus de 150 chiens et chats ont été pris en charge par la Société protectrice des animaux ce mardi. Ils devraient être prochainement placés dans des refuges et proposés à l'adoption. Déjà condamné Les animaleries du quai de la Mégisserie devraient, elles, garder porte close temporairement au moins. La SPA, qui demande purement et simplement la fermeture définitive de ces animaleries sur les quais tient à rappeler en outre que "le propriétaire de ces animaleries a déjà été sanctionné à plusieurs reprises pour maltraitance". En 2006, Jean-Pierre Lieuvin avait en effet été condamné à 5000 euros d'amende et une interdiction de trois ans d'exercer un métier en relation avec l'élevage d'animaux pour mauvais traitements ainsi que pour possession d'espèces prohibées. Quelques années plus tôt, en 2001, au cours de perquisitions réalisées dans le château Coupvray (Seine-et-Marne) appartenant à Monsieur Lieuvin, les enquêteurs avaient déjà découvert un élevage d'une quarantaine de chiens, tenu dans des conditions d'hygiène déplorables (cages sales, sans eau...). Dans des congélateurs, ils avaient également retrouvé plusieurs animaux morts notamment une panthère, un lama, des renards, des blaireaux ou des tortues qui, selon les enquêteurs, étaient destinés à des taxidermistes. Outre le trafic et la maltraitance envers les animaux, Jean-Paul Lieuvin serait également soupçonné "d'évasion fiscale" selon une source proche du dossier. Les hommes de la Brigade de contrôle et de recherches des impôts étaient en effet eux aussi sur place ce mardi matin.